Or comme l'âge d'or de la peinture hollandaise

Ceci n'est pas un post sur la Renaissance flamande, ni l'étude des Époux Arnolfini (mais si, vous savez, la femme enceinte, le miroir, le chien...) ou encore sur le gouda et les tulipes dans la peinture (ça pourrait faire un sujet de thèse franchement passionnant...)

J'ai lu il y a quelques mois La jeune fille à la perle, de Tracy Chevalier. Ce roman retrace l'histoire de Griet, jeune servante chez la famille Vermeer, dans le Delft (au sud de La Haye) du XVIIe siècle. Le jour de ses quatorze ans, elle quitte son cocon familial pour tenir la charge des tâches ménagères, au côté de Taneke, employée depuis plusieurs années. Elle détient le privilège de s'occuper de l'atelier du maître, malgré la jalousie de Catharina, son épouse et celle de leur cadette, Cornelia, qui mène la vie dure à la jeune fille. Au fil des semaines s'installe une complicité entre Johannes Vermeer et Griet, qui provoque la fureur et le scandale dans les ruelles hollandaises...

 Tracy Chevalier réussit à captiver le lecteur grâce à l'antagonisme de ses personnages (des caractères affirmés, des figures passives) du rythme (des scènes brèves pendant lesquelles les personnages s'emportent, perdent le contrôle, s'opposent aux longs moments passés dans l'atelier...) tout en décrivant avec brio les quartiers, les étales des marchés, les canaux de Delft.

En tant que lectrice ayant apprécié un bon ouvrage, il m'est souvent arrivé de regarder son adaptation et d'être déçue : un scénario qui tronçonne le texte, des scènes essentielles oubliées, des acteurs peu représentatifs des personnages qu'ils incarnent, une bande-son décevante... 

Il y a quelques jours, je découvrais justement l'adaptation de ce roman qui m'avait beaucoup touchée. Résultat : un beau film (mention spéciale aux deux acteurs principaux), des scènes où la couleur et la précision du détail prennent toute leur importance mais un scénario beaucoup moins profond et fade par rapport au récit. Il est évident que ce format demande de faire des choix mais le traitement de certains personnages est trop bref et la fin n'est pas représentative de celle du livre.