Pierre Lemaitre, Au revoir là-haut, Albin Michel, 2013. Prix Goncourt 2013. |
2 novembre 1918 : L'armistice sera prononcé dans quelques jours. Sur le front, on n'y croit pas. On se bat depuis déjà quatre ans et l'espoir que ce massacre s'arrête un jour est bien faible. Il faut donc continuer à limiter les dégâts et la progression des Allemands.
Le lieutenant d'Aulnay-Pradelle, jeune tacticien imbu de sa personne et avide de sang déclenche, en ce fameux jour du 2 novembre, l'attaque de la cote 113. Mais comment convaincre des gars, épuisés, blessés que cette conquête est indispensable ?
On envoie au premier assaut deux hommes, en reconnaissance, histoire de voir où se trouvent les tireurs ennemis. Ces deux-là ne reviendront pas. Alors pour venger les compagnons, une deuxième salve de soldats charge en direction des Boches.
Albert Maillard en fait partie. Il a tout sauf l'air d'un combattant. Personne ne comprend qu'il soit toujours vivant mais il a réussi. Et cette probable dernière mission, ça lui pèse. Pourquoi ne pas être resté confiné dans les tranchées ? Mais il y va. Et sur le champ de bataille, il découvre l’impensable. Les copains partis les premiers n'ont pas été tués par le camp adversaire, mais par eux, quelqu'un de la 163e DI.
Edouard Péricourt est également là, flottant entre les balles et échappant de justesse à la mort. Qu'est-ce qu'on peut bien faire là, à 23 ans à part espérer sauver sa peau ? Mais l'une de ces balles ennemies lui fauche sa jambe. Essayant de s'extraire de ce terrain miné, il entend un râle, faible mais présent. Un homme est enseveli, à quelques mètres de lui.
Trois hommes liés par la guerre, trois individus, chacun à leur manière, assoiffés de revanche. Leur habileté et leur rancœur les mèneront à profiter de la guerre et de ses défunts, mais à quel prix ?
Des portraits savamment croqués, un Paris d'après-guerre réaliste où les grands gagnants de la guerre qui n'ont pas mis les pieds sur le front côtoient les boiteux et les culs-de-jatte revenus de l'enfer. Une structure captivante, composée de chapitres laissant une voix à chaque personnage et une intrigue menée avec brio. On y découvre comment l'être humain peut sombrer dans ce qu'il y a de plus bas, qu'il soit sorti indemne de la guerre, ou non. Mais il y a aussi de l'amour, du regret et de l'espoir. On comprend (pour une fois !) pourquoi Pierre Lemaitre a remporté le Goncourt. A consommer sans modération.
Je note !
RépondreSupprimerEncore une lecture avec un fond pas très gai ;-)
Oui mais elle en vaut le coup !
SupprimerIl fait partie de ma PAL... Il me manque juste le temps ou l'appétit suffisant pour le dévorer...
RépondreSupprimerIl se lit assez vite malgré son épaisseur !
SupprimerCe livre me paraît bien intéressant...
RépondreSupprimerBises
Oh que oui !
SupprimerComme Sophie, c'est tentant...
RépondreSupprimerA ajouter à ta PAL !
SupprimerJe suis entrain de le lire. Comme c'est un ouvrage qui me réclame une certaine concentration, je prends le temps de le lire dès que mon esprit est plus disponible (rare en ce moment). Je l'apprécie et le goûte avec délectation.
RépondreSupprimerTu as bien raison !
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