Sarah Cohen-Scali, Max, Gallimard, 2012. Prix Sorcières du roman ado 2013 |
Cela commence par des avis partagés autour des rayonnages ado d'une médiathèque... Et puis, la rencontre avec la couverture ne peut laisser indifférent : la couleur, le dessin, le symbole : on se doit de retourner ce roman pour lire sa quatrième de couverture.
Il y a ensuite la rencontre avec un style, celui de l'auteure Sarah Cohen-Scali que je lisais pour la première fois. La rencontre avec une partie de l'Histoire qui m'était très méconnue et enfin la rencontre avec cette histoire, avec Max, et quelle rencontre !
Max est notre narrateur. Nous le découvrons alors qu'il n'est encore qu'un fœtus, futur né d'une union entre un officier SS et une femme correspondant parfaitement aux critères nazis pour fonder une nation aryenne. Il n'a qu'un souhait : naître le jour de l'anniversaire du Führer, afin de rendre hommage à celui qu'il considérera comme son père, sa mère étant la Patrie. Pari réussi, il voit le jour le 20 avril 1936 dans un Lebensborn, foyer où accouchaient les génitrices d'enfants aux qualités raciales pures. Nous suivons donc ce petit être, baptisé Max par sa mère puis Konrad par Hitler, qui grandit dans un univers où la haine et la force sont les maîtres mots.
Son parcours le mènera en Pologne où il servira d'appât pour permettre des enlèvements d'enfants qui pourraient devenir à leur tour de parfaits aryens. Puis il entrera dans un centre de formation aux jeunesses hitlériennes où il fait la connaissance de Lukas. Ce dernier le fascine, tant par son physique (leur ressemblance est frappante) qu'à la haine qu'il voue au régime nazi. Leur vie sera scellée à jamais, entre amour fraternel et dégoût de l'autre et nous mènera dans le Berlin de la fin de la guerre.
Ce roman fait partie de ceux qu'on a du mal à quitter même quand nos paupières commencent à tomber. Sarah Cohen-Scali aborde la Seconde Guerre Mondiale comme peu l'ont fait. Les thèmes évoqués comme la vie dans les Lebensborn, les enlèvements perpétrés en Pologne ou l'arrivée des Russes à Berlin sont aussi vrais et cruels que l'ensemble des actes commis par l'Allemagne nazie. La langue est simple, parfois crue, mais comment faire parler autrement un enfant qu'en utilisant son propre langage ? La violence traverse de part en part cet ouvrage, le jeune lecteur doit en être averti. Cela ne doit pas empêcher les ados de le lire, les adultes encore moins. Une lecture bouleversante et passionnante.
Je retiens.
RépondreSupprimerça m'a l'air vraiment bien.
RépondreSupprimer